#Généathème : Le prénom sorti de nulle part : Euphrasie

Dès la parution des Généathèmes de janvier, je me suis précipitée dans mon logiciel pour lancer une liste des prénoms, pour voir si quelques uns sortaient de l'ordinaire. Parmi les innombrables Marie, Pierre, Anne et François, j'ai relevé quelques prénoms moins courants :
Radegonde, Judocus, Eraste, Folaine, Delphin, Bonaventure, Arthémise, Aimable, ...

Finalement, mon choix s'est arrêtée sur une dénommée Euphrasie CLARBOIS, une ancêtre point trop éloignée dans mon arbre, puisqu'il s'agit de ma Sosa 111, mon ancêtre à la VIIème génération.

Je me suis vite aperçue qu'en dehors de son nom mentionné dans l'acte de naissance et de mariage de sa fille Françoise Catherine BOSSARD, je ne savais rien d'elle. Ce Généathème a donc été l'occasion de concentrer mes recherches dans une seule direction, ce qui ne fait pas de mal de temps en temps, plutôt que de papillonner et de me disperser comme je le fais trop souvent.

Euphrasie CLARBOIS fait partie de mes ancêtres normands, plus précisément de la branche de mon grand-père maternel.Comme ses autres membres, elle est originaire du Calvados (ou peut-être de la Manche) ? En tout cas, c'est à Crouay (14) où elle est domiciliée avec son mari Pierre BOSSARD qu'elle donne naissance à sa fille Françoise (ma Sosa 55) le 20/06/1830. 


C'est donc là que je commence par rechercher son acte de mariage avec Pierre BOSSARD. Dans les années qui précèdent. Mais rien. 

En revanche, les tables décennales de naissance de Crouay me font découvrir plusieurs filles BOSSARD, qui pourraient bien être des sœurs de mon aïeule Françoise Catherine. 
Effectivement, c'est bien le cas : 
  • Amandine Euphrasie Désirée, née le 02 décembre 1822, est fille de Pierre et d'Euphrasie CLERBOIS
  • Victorine Marie BOSSARD, née le 26 février 1826, est fille de Pierre et de Frazie CLERBOIS
  • Marie Madeleine BOSSARD, le 03 mars 1828, fille de Pierre et de Marie Frazie CLAIRBOIS 

Malgré la fluctuation de l'orthographe du nom comme du prénom d'Euphrasie, je crois pouvoir dire que c'est la mère de ces 3 filles.

Faute de trouver le mariage à Crouay, je tente ma chance dans la commune voisine de Cottun, où les différentes filles se sont mariées. Pas très logique, mais pourquoi pas ? Bien m'en prend, je trouve le mariage  le 30/01/1822, à peine 10 mois avant la naissance d 'Amandine Euphrasie...

Euphrasie est alors prénommée Flavie CLAIRBOIS, malgré tout, je ne pense pas me trouver devant une homonyme, car tout le reste colle. En outre, la signature de Pierre BOSSARD au bas de l'acte est identique à celle qu'il apposera sur l'acte de mariage de sa fille Françoise Catherine BOSSARD en 1848. 

Je ne peux en revanche vérifier la même chose avec Euphrasie / Flavie, qui ne sais pas signer en 1822 (elle signe d'une croix) ni en 1848.

L'acte de mariage me renseigne sur sa date et son lieu de naissance (Bayeux, le 08 mai 1790), mais m'apprend également qu'il s'agit d'une enfant trouvée, déposée à l'hôtel Dieu de Bayeux "à la date ci-dessus". Voilà semble-t-il ma première branche coupée. Sauf révélation inattendue dans son dossier d'enfant assisté, que je me note d'aller consulter dès que je pourrai me rendre à nouveau dans le Calvados, je ne pourrai sans doute pas remonter plus haut. Dommage...

Son acte de baptême m'apporte quand même une info supplémentaire :  Baptisée par le Supérieur du Séminaire de Bayeux, Flavie est dite "nouvellement née et apportée par la sage femme de la ville à l'hotel Dieu du d. Bayeux". Peut-être qu'une recherche dans les archives de l'hôtel Dieu m'en dira davantage sur les circonstances de sa naissance, voire sa mère ? Je suis sans doute naïve, mais comme on dit, l'espoir fait vivre...

Les recensements successifs me permettent de la suivre d'année en année :
  • En 1851, elle vit à Cottun avec son époux,  "sans état", qu'elle soigne. Je suis étonnée que ce soit indiqué ainsi dans la colonne "profession, état et fonction". 
  • Au recensement suivant de 1856, Flavie (c'est sous ce nom qu'elle apparait dans les recensements), est veuve (Pierre est décédé en 1855), et vit désormais avec sa fille Désirée (Amandine Euphrasie) et son gendre Jean-Jacques ELISABETH. Bien qu'il soit indiqué qu'elle est fileuse et chef de famille, il est aussi précisé qu'elle est indigente, secourue par la Charité.
  • Les années suivantes, elle vit toujours avec sa fille, qui est désormais femme "Jacques MARTIN". Son premier mari doit être décédé. 
  • En 1866, elle a 70 ans. Elle est indiquée "journalière", mais également grabataire et secourue par le bureau de bienfaisance". Et elle se prénomme cette fois "Phrasie BOISSARD".
  • Le recensement suivant de 1872 ne fait plus mention d'elle, mais seulement de son autre fille Françoise (mon aïeule", qui est maintenant mariée à Charles LECOURTOIS. J'apprends à cette occasion que celle-ci doit être veuve et qu'elle s'est remariée. De nouveaux actes à chercher...
En attendant, je me mets en quête de l'acte de décès d'Euphrasie que je suppose décédée entre temps. Effectivement,  Euphrasie est décédée à son domicile à Cottun le 10 novembre 1855.

Ce Généathème aura été pour moi l'occasion de découvrir (un peu) qui était Euphrasie, et d'étoffer un mon arbre de ce côté là. Il va également déboucher pour moi sur de nouvelles recherches dans des archives jusqu'à présent inexploitées (archives hospitalières, assistance publique, ...). Que de découvertes en perspective ! Cela m'encourage à secouer ma paresse naturelle et à tâcher de participer à davantage de Généathèmes, qui sont autant d'occasions d'explorer de nouvelles pistes.

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