#ChallengeAZ : P comme Papy





Je vais profiter du Challenge AZ pour vous parler de mon grand-père paternel Lucien IMBRECHTS, que j’appelais familièrement « Papy ». Je l’ai déjà abordé lors de l’article sur sa mère, Jeanne ROUSSET, ou celui sur ma branche IMBRECHTS.
C’est un peu lui qui, le premier, m’a donné envie de faire de la généalogie, et d’en savoir plus sur mes ancêtres. Il avait de vrais talents de conteur, et m’a raconté de nombreuses anecdotes sur la famille.
Lucien IMBRECHTS est né à Paris le 23 novembre 1906. Il est le cadet de Emile IMBRECHTS et Jeanne ROUSSET (sa sœur Suzanne est né 3 ans plus tôt). Il a 8 ans quand son père Emile est mobilisé lors de la 1ère Guerre Mondiale. Contrairement à beaucoup d’autres, il rentrera du front en 1918, même si ce sera avec une invalidité de 60% et une réforme définitive du service armé.

Après la guerre, et suite au divorce de ses parents, Lucien et sa sœur, encore mineurs, résident en région parisienne avec leur père qui en a obtenu la garde.
Je pense que c’est à l’occasion de visites à sa mère Jeanne ROUSSET, remariée et installée avec son nouvel époux en Gironde, qu’il rencontre ma grand-mère à Arcachon (33), où ils se marient en 1931. 

 
J’ai toujours connu mes grand-parents résidant à Savigny sur Orge (91), au 10 rue des Lilas. Mon grand-père m’avait raconté dit qu’il avait construit la maison avec son père, mais je ne sais pas exactement à quelle période. Or je vois qu’en 1933, l’adresse d’Emile est justement le 10 rue des Lilas à Savigny. Cependant, une autre carte de priorité, de 1936 celle-là, indique qu’il est domicilié avenue Gambetta à Choisy le Roi.
C’est également cette dernière adresse qui est indiquée sur le fascicule de mobilisation de mon grand-père en 1939; pourtant d’autres documents indiquent déjà le 10 rue des Lilas.
Je n’ai pas encore reconstitué l’histoire de la maison de Savigny, mais je pense qu’elle a dû être construite à cette époque-là, et qu’Emile a ensuite dû la transmettre, une fois terminée, à son fils, peut-être à la naissance de mon père Claude en 1935 ? En tout cas, d’après ce que je sais, c’est la maison que mon père a toujours connu depuis son enfance jusqu’à son mariage avec ma mère en 1969.
Maison de Savigny sur Orge - années 1945-50 ?

Maison de Savigny après agrandissement - 1953



Papa a 4 ans et demi à la mobilisation générale de 1939 quand Lucien rejoint son point de rassemblement de Paris-Vaugirard, puis la Caserne Labourdonnais à Vannes, où il est affecté au 265ème Régiment d’Infanterie.

Cela m’a étonné qu’il doive rejoindre une caserne en Bretagne. Peut-être est-ce parce qu’il a précédemment, durant son service, effectué des périodes d’instruction à Coëtquidan, la dernière du 12 au 26 mars 1939 (mon grand-père était successivement passé caporal puis sergent) ?

A l’exception d’une dernière permission en janvier 1940, papa ne reverra plus son père avant plusieurs années. En effet, comme mon autre grand-père Marcel (cf. article #Généathème : Les combattants de la Seconde Guerre Mondiale), Lucien est fait prisonnier le 16 mai 1940 à Boismont (80) (le lendemain du jour de capture de Marcel DESHAYES !), et emmené en captivité en Allemagne.



Il sera interné successivement dans les stalags :
  • IIB à Hammerstein (en Poméranie), jusqu’en janvier 42
  • puis IIC à Greisswald (Mecklenbourg) de janvier 42 à mars 45, tous deux dans l’extrême nord de l’Allemagne
  • et enfin VIIB à Memmingen (Bavière) jusqu’à sa libération en mai 45. 
Lucien rentre en France en mai 1945 pour retrouver Yvonne et Claude, et s’installe à Savigny.

Au deuxième rang : Lucien, Yvonne et leur fils Claude vers 1950


Mon grand-père a exercé de nombreux métiers tout au long de sa vie.

En 1926, il est indiqué comme serrurier dans son livret militaire. Au moment de la guerre, il est contremaître en accumulateurs électriques à Gennevilliers (92). Et plus tard, il exercera le métier de bijoutier joaillier. J’ai découvert au cours de mes recherches que c’était également le métier de son beau-père Hippolyte BATHILDE (le 2ème mari de sa mère). Je me demande si c’est lui qui l’a « initié au métier ». En tout cas, il travaillera dans ce domaine jusqu’à sa retraite. Il m’a notamment raconté qu’avec l’atelier où il exerçait, il avait travaillé sur un collier pour l’actrice Sophia Loren.





En tout cas, Mamie, comme maman et moi ensuite, avons largement profité de ses talents d’orfèvre. Il avait notamment façonné une médaille de naissance pour tous les enfants de la famille (mon père, puis mon frère et moi).

Mon grand-père était déjà à la retraite quand je suis née. J’ai pu ainsi, que mon frère, largement profiter de sa présence et de celle de ma grand-mère. Ils venaient chaque mercredi nous visiter à Fontenay le Fleury (78), jouer avec nous, nous raconter des histoires, et regarder à nos côtés les « visiteurs de mercredi » !

J’ai passé pour ma part de nombreuses vacances à Savigny, à dévorer les livres de bibliothèque rose et verte de mon père restés dans sa chambre, à jouer dans le jardin (papy nous avait bricolé un bac à sable et une balançoire), à récolter fruits et légumes et faire des confitures avec mes grands-parents, ou à bricoler avec mon papy.



Je garde de mon grand-père l’image d’une sorte de « Géo Trouvetout », très bricoleur et habile de ses mains. Il savait tout fabriquer et tout réparer, dans son petit atelier installé à la cave à Savigny. J’ai adoré tous ces moments passés là-bas. C’était vraiment pour moi notre « maison de famille ».
A tel point que, quand mes grand-parents, devenus très âgés, se sont vu contraints de vendre Savigny pour se rapprocher de nous et prendre un petit appartement dans les Yvelines, j’ai un moment envisagé de racheter la maison pour m’y installer avec ma famille. Mais le projet s’est hélas révélé irréaliste (trop éloigné de nos lieux de travail respectifs, maison trop petite avec trop de travaux à prévoir, etc…) et j’ai dû y renoncer, non sans un gros pincement au cœur.

Mamie et Papy nous ont quitté à l’automne 1996. Mon grand-père, profondément épris de ma grand-mère, ne lui aura survécu qu’un mois, le temps d’apprendre que j’avais mis au monde son premier arrière-petit fils Aymeric, qui portait également comme deuxième prénom « Yves », en souvenir de ma grand-mère.
Il s’est éteint, le 08 décembre 1996, 3 jours après la naissance d’Aymeric, et le jour même de l’anniversaire de maman, sa belle-fille. Il avait 90 ans.

 



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