#ChallengeAZ : W comme Wagons
Le
billet d’aujourd’hui est pour moi l’occasion d’évoquer plusieurs membres de ma
famille qui ont travaillé dans les transports que ce soient les chemins de fer
ou les tramways.
Denise PELLIN : Receveuse sur les Tramways
La
première d’entre elle est ma grand-mère maternelle Denise PELLIN (Sosa 7).
Pendant la 2ème Guerre Mondiale, durant la captivité de mon
grand-père en Allemagne, elle réside au Havre, plus précisément à Sanvic (76).
Je crois même qu’elle doit y être seule car ma mère Christiane, et son frère
Guy doivent à cette époque avoir été envoyés en sécurité dans le sud (dans les
Landes, à Monfort-en-Chalosse me semble-t-il).
J’ai
retrouvé différents documents attestant qu’elle occupe, durant les années
1942-1944, un emploi de Receveuse sur les Tramways du Havre.
Voici sa carte de
service, avec sa photo en uniforme,
son laisser-passer délivré par les
Autorités Allemandes,
et un « certificat de capacité », attestant
qu’elle possède « les aptitudes physiques, les connaissances techniques et
la pratique nécessaires pour la manœuvre des freins de sécurité à main et à
commande pneumatique des cars à traction électrique de toutes les lignes de
Tramways des Réseaux du Havre ».
Emile IMBRECHTS : Employé de Chemin de Fer
Si
l’on remonte à la génération d’au-dessus, mais du côté paternel cette fois, je
trouve mon arrière-grand-père Emile IMBRECHTS (Sosa 8), ainsi que son père
Pierre Jean IMBRECHTS (Sosa 16). Dans l’acte de mariage d’Emile avec Jeanne
ROUSSET en 1901, il est indiqué qu’Emile est employé de chemin de fer (chef
d’équipe aux Chemins de fer Paris-Orléans, d’après ce que m’avait indiqué en
son temps mon grand-père). Son père quant à lui, est alors employé de tramway
(en région parisienne puisqu’il habite alors Choisy le Roi). Il a donc quitté
le métier de cordonnier qu’il exerçait à la naissance d’Emile en 1875.
Emile
est toujours employé des chemins de fer en 1906, à la naissance de mon
grand-père Lucien, mais il occupera en revanche un emploi dans la banque 25 ans
plus tard lors du mariage de ce dernier.
Jacques ROUSSET : Piqueur sur le Chemin de Fer
Enfin,
il y a mon ancêtre Jacques ROUSSET (Sosa 36), que j’ai déjà évoqué durant ce
Challenge (voir G comme Gard), qui travaillait au XIXème siècle pour la Compagnie de Chemin de Fer.
Dans l’acte de naissance de son fils Paul, en 1855 à Rousson, est indiqué le
métier de " piqueur sur le Chemin de Fer de Bessèges à Alais "(ancienne
orthographe de Alès).
J’avoue
que je ne connaissais pas ce métier. En recherchant sur internet (merci Wikipedia !),
je suis tombée sur cet article qui m’éclaire un peu sur le quotidien
professionnel de mon aïeul :
« Piqueur de chemins de fer
Les piqueurs ont pour mission principale la
surveillance des ouvriers,
du fonctionnement du matériel, des travaux et le constat des accidents :
mission « seconder les chefs de section et d'y suppléer pour
l'accomplissement des obligations suivantes, dont chacun d'eux doit diriger et
surveiller la stricte exécution sur le poste de piqueur qui lui est confié. Les
piqueurs, ayant sous leurs ordres immédiats tout le personnel ouvrier, ont pour
devoir essentiel de maintenir la partie de la route dont ils ont la
surveillance dans un état parfait d'entretien et de sécurité au point de vue de
la circulation des trains.
Ils sont obligés de parcourir journellement à pied l’étendue de route qui leur
est assignée et ils s'attachent tout particulièrement à visiter les voies et
autres parties de route au point de vue de la sécurité du service public et à
constater si les excentriques, signaux, plaques
tournantes, colonnes hydrauliques, ponts
mobiles, etc., fonctionnent facilement. Ces visites journalières sont
constatées par leur visa sur des livrets de présence aux points de départ, de
passage et d'arrivée. Ils s'assurent fréquemment si les préposés aux signaux,
excentriques, barrières, tunnels, ponts mobiles et tous autres agents qui
concourent à assurer la sécurité du service, sont bien pénétrés des
instructions qu'ils ont à observer. Ils prennent attachement exact des journées
d'ouvriers, veillent à l'entretien et à la conservation des outils, ustensiles,
signaux, etc., et surveillent spécialement les renouvellements des voies.
Ils recueillent dans un carnet du modèle prescrit, les renseignements
nécessaires à la rédaction des états à fournir par les chefs de section. Les
annotations à tenir doivent être constamment au courant. Les piqueurs
accompagnent les wagonnets et les trains de route. Ils sont chargés de donner
aux ouvriers de la route les indications et renseignements de nature à assurer
la bonne et prompte exécution du travail. Les piqueurs sont astreints à
effectuer des tournées de nuit sur les postes où ce service est prescrit ;
ils font deux tournées de nuit entières ou quatre demi-prestations par mois.
Pendant ces tournées, ils s'assurent si chaque agent se trouve à son poste,
s'il est muni de sa lanterne allumée, et si les signaux sont éclairés et manœuvres
conformément aux instructions. Après chaque tournée, ils adressent à leur chef
de section un rapport conforme au modèle adopté et constatant le résultat de
cette tournée. Les piqueurs sont tenus de donner, sur le champ, avis à leur
chef de section de tous les faits intéressant le service et, en cas d'urgence,
de prendre les mesures nécessaires pour assurer ou rétablir la circulation. »
Je comprends que, de par son métier, Jacques ROUSSET devait
être souvent en déplacement. D’ailleurs, il est absent à la naissance de son
fils, et c’est sa sœur Marie Agnès qui vient déclarer son neveu à la mairie de
Rousson (30).
En poursuivant mes investigations sur internet, j’en ai
également appris davantage sur cette ligne de chemin de fer Alès-Bessège sur
laquelle travaillait Jacques ROUSSET.
C’est une liaison ferroviaire longue de
32 km, entièrement dans le département du Gard, qui est intimement liée à
l’histoire de l’extraction du charbon dans les Cévennes. La demande d’une
concession de chemin de fer de Bessège à Alais est effectivement déposée en
1852 par la Compagnie houillère de Bessège, pour compenser l’insuffisance du
réseau routier qui limite le développement minier et industriel du bassin
houiller de la Cèze. C’est la Compagnie qui financera en totalité cette
construction, qu’elle s’engage à réaliser dans les 4 ans. La concession est
accordée par décret le 7 juin 1854. Afin de mettre toutes les chances de son
côté en bénéficiant du savoir-faire et des moyens d'une grande compagnie,
l'exploitation est confiée à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et
à la Méditerranée (PLM).
Après d’importants travaux (il y a notamment 9 importants
viaducs), la ligne de chemin de fer « Bessèges-Alais est mise en service
le 1er décembre 1857.
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