#ChallengeAZ : E comme Emmanuel PELLIN

Pour ce #ChallengeAZ sur la période 14-18, j'ai entrepris de recenser tous les Poilus potentiels de mon arbre. 

Cela fut pour moi l'occasion de me pencher avec un peu plus d'attention sur les différentes fratries de la génération de mes arrière-grands parents. 

Parmi celles-ci, intéressons nous aujourd'hui aux PELLIN. 

Jean-François PELLIN et son épouse Marie Noémi Augustine VEREL, mes Sosa 28 et 29, ont eu 10 enfants (à moins que certains ne m'aient échappé !), 5 garçons et 5 filles. Parmi les garçons, seuls deux ont hélas atteint l'âge adulte : mon arrière-grand père Léon Edouard (sur lequel je reviendrai un peu plus tard au cours de ce challenge), et son frère Emmanuel. 

Emmanuel est l'aîné de la fratrie. Il naît le 2 mars 1874 à La Cambe, dans le Calvados. De la classe 1894, il est ajourné en 1895 et 1896 en raison de sa petite taille (il ne mesure que 1,50 mètre nous apprend sa fiche matricule), avant d'être classé dans les services auxiliaires en février 1897.

Fiche Matricule de Emmanuel PELLIN

Lors de la Mobilisation en Août 1914, Emmanuel a 40 ans. 

Sa fiche matricule indique qu'il devait  passer dans la réserve de l'armée territoriale au 1er novembre 1914. Cependant, la Commission de Réforme de Caen du 17 novembre 1914 le classe "service armé bon absent". 

Emmanuel aurait dû être incorporé le 20 mars 1915, mais n'a pas rejoint son régiment. Il est déclaré "insoumis" le 23 avril 1915.

C'est la première fois que je rencontre ce cas. En cherchant sur internet (source WIKIPEDIA) j'apprends que : 

dans le domaine militaire, le terme désigne spécifiquement le refus d'un citoyen appelé au service militaire de répondre à la convocation et de se rendre dans son unité. En France, est qualifié d'insoumis celui qui n'a pas rejoint son corps trente jours après la date indiquée sur la feuille de route, dans le cas d'une affectation en métropole, et quarante-cinq jours dans celui d'une affectation à l'étranger, en Allemagne par exemple. C'est le bureau de recrutement des intéressés qui déclenche la procédure.

Ce grand-oncle n'a donc pas participé à la Grande Guerre. 

Qu'est-il advenu de lui ? Je l'ignore. Sa fiche matricule est muette sur ce qu'il est devenu. Il a dû être poursuivi. A-t-il été pris ? Condamné ? Ou a-t-il réussi à se cacher toute la guerre pour ne pas participer au conflit ? Comment dans ce cas a-t-il été considéré par ses proches, parents, amis, voisins, qui tous subissaient le conflit et souffraient pour la plupart de la perte d'êtres chers ? Je suppose qu'il a dû quitter sa région et s'éloigner ?

Je n'ai pas encore retrouvé son parcours, ni obtenu d'élément sur sa vie après 1914.  Cependant, en interrogeant FILAE, un Emmanuel PELLIN ressort dans les recensements de 1906 à Villefranche sur Saône (Rhône). Coïncidence curieuse, il est dit né en 1874, à "Lacombe (Aude)", mais quand je clique sur l'image du recensement, il est juste indiqué "Lacombe" sans précision du département. Je ne peux m'empêcher de noter la similitude avec "La Cambe", où mon Emmanuel PELLIN est né en 1874 lui-aussi. Je n'irai certainement pas affirmer à ce stade qu'il s'agit bien de mon grand-oncle, mais cela mérite bien de poursuivre les investigations. 

Un Emmanuel PELLIN, né en 1874, est également mentionné sur une liste de passagers d'un bateau en partance pour New York en 1912 ! Ce qui pourrait expliquer son absence lors de la mobilisation si c'est lui. Bref, l'enquête ne fait que commencer et j'espère pouvoir vous en dire plus dans un prochain article !

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