Si les cartes ne servent pas, à proprement parler, à retrouver des ancêtres, elles sont extrêmement utiles pour enrichir et illustrer toute recherche généalogique. 
Elles permettent bien sûr de localiser le ou les lieux de vie d'un ancêtre, ainsi que son environnement à l'époque concernée. On peut pour cela recourir aux cartes anciennes mises à disposition par l'IGN (notamment les cartes de l'Etat Major (1820-1866), ou la carte de Cassini (XVIIIème siècle)) sur les sites Géoportail et Remonter le temps (ce dernier permettant très facilement de comparer un même lieu à deux époques données). 
D'autres cartes anciennes peuvent également être disponibles sur les sites des Archives Départementales, comme par exemple cette belle carte de la "Partie méridionale du gouvernement général de Guienne et Gascogne" du début du XVIIIème siècle (AD40 - cote PL 7897)
On peut également s'en servir pour visualiser les migrations d'un individu. 
On peut pour cela utiliser des logiciels de cartographie (SIG : Systèmes d'Information Géographique, tels que ArcGIS ou QGIS), qui permettent d'aller plus loin, en géolocalisant les lieux pour les placer sur un fond de carte afin de créer des cartes interactives, puis de les intégrer dans des story map.
Par exemple, j'ai représenté ci-dessous les déplacements de mon ancêtre Pierre Jean IMBRECHTS, né à Kampenhout(1), en Belgique, le 06 juin 1833, qui a émigré en France dans les années 1850 et y a fait souche. Il s'est tout d'abord installé en Moselle à Rahling(2), où il  a rencontré sa compagne Madeleine Bernard et où est né son premier fils Pierre en février 1860. 
Entre 1860 et 1868 (donc avant l'annexion de la région par l'Allemagne), le couple quitte la Lorraine avec son fils pour s'installer en région parisienne à Saint Germain lès Arpajon (3), dans l'actuelle Essonne, où naîtra leur fille Madeleine le 03 juin 1868. Le couple se marie dans la commune le 21 novembre 1869 et légitime à cette occasion ses deux enfants (4). Par mariage, Madeleine perd la nationalité française et devient belge comme son époux.
L'année suivante, la famille s'installe dans la ville voisine 
d'Arpajon (5 à 8). Leur fille 
Léonie y naît le 21 juin 1869. 
Pierre occupe alors un emploi de carrier. 
Trois autres fils verront le jour à Arpajon ; Joseph, en 1870, Léon Louis en 1871 et François Louis en 1873. Malheureusement les garçons décèderont tous trois en bas âge. 

En 1871, Pierre IMBRECHTS est désormais recensé comme cordonnier, profession exercée par plusieurs membres de sa belle-famille. Il est certainement employé, comme nombre d'autres hommes de la commune par l'usine de chaussures implantée par les frères Martin en 1851, qui s'est maintenue pendant près d'un siècle à Arpajon. L'usine sera rachetée par les chaussures André en 1920 et fermera ses portes définitivement en 1956. Elle était située dans l’actuelle rue Jean Jaurès.
Le 08 mars 1875, Pierre IMBRECHTS vient déclarer à la mairie de Saint Germain lès Arpajon (9) la naissance de son dernier fils, mon arrière grand-père Emile, né deux heures plus tôt à leur domicile.
La même année, toute la famille quitte l'Essonne (ancien département de la Seine et Oise) pour le Val de Marne (celui de la Seine), et s'installe à Choisy le Roi (10 à 12), où les 2 aînés, Pierre et Madeleine se marieront, respectivement en 1880, et 1889.
Madeleine, l'épouse de Pierre décède à Choisy le Roi le 1er mai 1891, au domicile familial situé 109 avenue de Paris.
Léonie se marie à son tour en 1893, toujours à Choisy le Roi. Selon son acte de mariage, son père, veuf, réside à la même adresse, au 4 rue St Nicolas.
Le 08 mars 1901, son fils Emile se marie à Paris, où il réside désormais (13). Pierre quant à lui réside toujours chez sa fille Léonie, rue Saint Nicolas à Choisy le Roi. Il est devenu employé de tramway.
Le 12 décembre 1903, sa fille Madeleine, veuve de son premier époux, se remarie. Les noces ont lieu à Alfortville, où résident les deux époux (14). Pierre s'installe à son tour à Alfortville, chez sa fille Madeleine et son époux, où il résidera jusqu'à la fin de ses jours. Pierre IMBRECHTS décède à leur domicile le 11 avril 1915, à l'âge de 81 ans (15). C'est son gendre qui vient déclarer le décès à la mairie.
Au niveau local, on peut s'intéresser à des cartes successives pour comparer l'évolution d'un lieu. 
J'aime particulièrement celles de la région de Saint Malo, dont est originaire une partie de la famille de mon conjoint (j'aurai l'occasion d'en reparler dans quelques jours). J'ai notamment trouvé ces derniers jours cette belle reproduction d'une carte de la fin du XVIIème siècle (issue semble-t-il du département Cartes et Plans de la BNF), à l'époque où la ville était encore resserrée au sein de ses remparts et entourée d'eau.
Comme vous le constaterez, cela n'a plus rien à voir avec la carte actuelle, où la terre a gagné beaucoup de terrain sur la mer. La langue de terre du Sillon n'est plus submersible (quoiqu'à certaines grandes marées... ), l'urbanisation s'est étendue partout, et l'usine marémotrice de la Rance permet désormais de relier Dinard à Saint Malo par la route en un quart d'heure.
Enfin, on peut également utiliser les plans cadastraux successifs d'une commune (du cadastre napoléonien au cadastre rénové, jusqu'au cadastre actuel, disponible en ligne), pour comparer l'évolution d'une ou plusieurs parcelles où ont pu vivre nos ancêtres, afin de faire la généalogie foncière de leur demeure. 
 
 
Encore un excellent article, très bien documenté !
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