#ChallengeAZ : D comme Douanes
J'avais d'abord été tentée de consacrer cet article aux dénombrements de population, autrement dit les recensements, qui sont une de mes sources préférées en terme d'archives. Les recensements m'ont en effet permis à plusieurs occasions de débloquer des recherches, comme par exemple pour identifier le père biologique de mon grand-père (cf. Challenge AZ 2017 - E comme enquête), suivre la trace d'un arrière grand oncle (cf. Challenge AZ 2018 - E comme Emmanuel PELLIN), ou plus récemment pour étudier la population d'un orphelinat sur un siècle dans le cadre de mon mémoire d'études.
Mais les recensements sont désormais une source bien connue des généalogistes, et très accessible au fur et à mesure des indexations réalisées par FILAE, GENEANET, ou les Archives de Paris.
Aussi, j'ai finalement préféré me tourner vers une autre source moins connue, que j'ai découvert cette année durant la préparation de mon deuxième D.U. d'approfondissement en généalogie.
Il s'agit des archives des Douanes. J'ai en effet appris que le Musée des Douanes (que je vois en plus tous les jours depuis mon bureau !) proposait sur son site (https://www.musee-douanes.fr/), en plus d'une présentation de ses différentes collections, une page dédiée à la généalogie. A partir de quelques 200 registres du personnel (ou sommiers) qui y sont regroupés, au fur et à mesure de leur restauration et de leur dépouillement, le musée a constitué une base de données patronymiques interrogeable en ligne, qui permet ensuite de consulter les archives disponibles sur un agent des douanes donné.
Même s'il est indiqué en préambule que ces archives sont parcellaires, et concernent particulièrement certaines directions régionales de douanes, quand j'ai vu que les Douanes de Bayonne étaient citées, j'ai décidé de tenter ma chance.
En effet, dans le cadre de recherches menées pour l'un de mes cousins sur son ascendance basque, je suis tombée sur un homme, Nicolas EMPARAN, qui dans l'acte de naissance de sa fille à Urrugne en 1815, est dit "préposé des douanes".
| Acte de naissance de Françoise EMPARAN (AD64 - URRUGNE N 1813-1822 - vue 45/206) |
Il a même dû exercer cette profession toute sa vie, car au mariage de celle-ci en 1852, il est cette fois qualifié de "douanier retraité".
Dans son acte de mariage avec Marie LAFOURCADE, le 29/09/1812 à Bidart, dans le pays basque, il est précisé que Nicolas est "préposé des Douanes Impériales dans la brigade de cette commune de Bidart depuis trois ans".
![]() |
| Acte de mariage de Nicolas EMPARAN et Marie LAFOURCADE AD64 - BIDART M 1807-1812 - vue 31/33 |
Forte de ces informations, j'ai donc interrogé la base patronymique, qui m'a renvoyé 2 résultats :
Ensuite, il suffit soit de se rendre sur place pour faire une copie des documents (attention, il faut quand même réserver car sinon, on se fait refuser l'accès et on vous dit de prendre un rendez-vous, comme cela m'est arrivé quand j'ai traversé la Garonne et me suis présentée sans prévenir à l'entrée du Musée !).
Sinon, on peut demander via le formulaire de contact à obtenir une photo numérique du document au prix de 5€, ce que j'ai finalement fait et obtenu en quelques jours.
Voici donc les états de service du douanier Nicolas EMPARAN.
Grâce à ces documents, j'ai appris la date et le lieu de naissance de Nicolas EMPARAN en Espagne, même si j'ai eu un peu de mal à identifier ce lieu : "Orgarzun" ou "Orgazum". En réalité, il s'agirait de la commune de Oiartzun (en basque), ou Oyarzun (en espagnol), dans la province de Guipuscoa, l'une des 3 provinces qui composent la Communauté autonome du Pays Basque, avec l'Alava et la Biscaye. Ceci est cohérent avec ce qui est indiqué sur son acte de mariage où il est dit natif de la paroisse d'Irùn. En effet, on voit sur cette carte que les 2 communes sont limitrophes.
Il me reste à essayer d'obtenir son acte de naissance auprès des archives historiques diocésaines de San Sebastian, qui, par chance, disposent d'un site où il est possible d'effectuer des recherches des actes paroissiaux afin d'en demander des copies. J'ai déjà obtenu quelques actes concernant cette branche, et il me faudra en demander bientôt une "nouvelle fournée" (on peut en demander jusqu'à 5 par requête).
Le dossier m'apprend que Nicolas mesurait 5 Pieds 1 pouce, ce qui correspondrait à peu près à 1,65 mètre, qu'il était de "bonne complexion", signait et parlait le basque.
Il a tout d'abord été préposé à Bidart, à compter du 7 octobre 1809, puis à Ascain (1er mars 1813) et Olhette (1er juillet 1814).
Je ne sais pas s'il a continué à travailler aux Douanes après la chute du 1er Empire car je n'ai pour l'instant que ces seuls documents, mais je compte poursuivre mes recherches pour en apprendre davantage sur la poursuite de sa carrière et de sa vie en général. Je sais seulement qu'après son mariage à Bidart en 1812, il a continu à résider au Pays basque où sont nées ses 2 filles Françoise (à Urrugne) et Marie (à Bidart), et que lui et sa femme ont fini leurs jours à Guéthary, respectivement en 1855 et 1859.



Merci pour la découverte de ces archives. Bel article bien détaillé ! Courage pour la suite !
RépondreSupprimerAh les ancêtres douaniers ! J'ai aussi récupéré un dossier avec un contenu incroyable expliquant dans le détail la journée au cours de laquelle il a reçu une blessure.
RépondreSupprimer